To Kill a Mockingbird (Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur) - Harper Lee

Aux éditions Grand Central Publishing, 2010, 376 pages

Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche. Celui-ci risque la peine de mort.
Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 - au coeur de la lutte pour les droits civiques -, connut un tel succès et reçut le prix Pulitzer en 1961. Il ne suffit pas en revanche à comprendre pourquoi ce roman est devenu un livre-culte aux Etats-Unis et dans bien d'autres pays, pourquoi, lors d'une enquête réalisée aux Etats-Unis en 1991, sur les livres qui ont changé la vie de leurs lecteurs, il arrivait en seconde position, juste après la Bible. [...]


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Ce que j'en ai pensé ?


Je souhaitais commencer à lire en VO, et ne sachant pas très bien vers quoi me tourner, j'ai décidé d'opter pour un classique de la littérature américaine. Je connaissais approximativement la renommée du livre, mais ignorais tout de l'histoire. Ce n'est pas forcément le genre que j'ai l'habitude de lire, néanmoins j'avais hâte de m'y plonger, d'autant que la couverture des éditions Grand Central Publishing était très très attirante.

Mais mon enthousiasme retomba bien vite. J'avais peut-être un peu surestimé le niveau requis pour lire un tel roman en anglais et j'ai rencontré bon nombre de petites difficultés de vocabulaire qui ont mis à mal ma compréhension du récit (surtout au début, le temps de prendre mes repaires – un young-adult aurait été bien plus simple et c'est ce que je conseille à quiconque souhaiterait commencer la lecture VO). Par ailleurs, les personnages avaient beau être attachants, je ne voyais pas où l'autrice voulait nous emmener. Tout était très simpliste, et lire environ 400 pages avec une telle lenteur dans l'intrigue ne me motivait plus vraiment.

Cependant, plus j'avançais – tant bien que mal – dans ma lecture, plus je comprenais pourquoi ce bouquin avait rencontré (et rencontre toujours) un tel succès. Si la première partie du livre se contente surtout de planter le décor, la seconde est un véritable bijou. Le personnage principal et narrateur se trouve être une fillette prénommée Scout, garçon manqué, aventureuse et culottée. Peut-être un peu trop en avance pour son âge, mais attendrissante. Elle et son grand-frère Jem incarnent, si je puis dire, l'innocence de l'enfance. Ils rêvent de liberté et leur imagination est débordante. Pourtant, au fil des pages, les péripéties qui surviennent vont les faire entrer dans le monde réel, le monde des adultes. Harper Lee nous dépeint avec émotion le cheminement vers l'âge adulte et ses mensonges.

Nous voyons ces enfants grandir au gré des mots, vivre de nouvelles expériences, qu'elles soient plaisantes ou non. Atticus, leur père, est l'un de ces bons samaritains comme on n'en fait plus. Cet avocat éduque seul ses chérubins, épaulé par la cuisinière de maison, Calpurnia. Il a pour préoccupation première d'élever ses enfants dans le respect et la tolérance, souhaitant faire d'eux de bonnes personnes.

Mais lorsque celui-ci doit prendre la défense d'un Noir accusé à tort d'un viol, les choses vont se compliquer pour la petite famille. Le père comme ses enfants vont devoir faire face aux regards et reproches de leurs voisins ; dans les années 30, défendre un Noir est mal vu et équivaut à un combat perdu d'avance. Le fait de voir au travers les yeux d'une enfant rend le texte d'autant plus touchant, et je ne m'attendais pas à l'adorer à ce point. L'innocence de Scout mêlée à la force du récit m'a tout simplement submergée.

Il est également important de souligner que si le racisme est le noyau central de l'histoire, d'autres thèmes viennent s'y ajouter : l'acceptation de l'Autre (c'est à dire de ce qui est différent de nous tant par la couleur de peau que par la manière de vivre, etc.), la place de la femme et sa représentation (notamment avec la Tante Alexandra) et le fait de grandir, quitter le monde de l'enfance. La plume d'Harper Lee fut une très agréable découverte, riche et poignante, et j'admire la façon dont ces thèmes ont été abordés. 

Ce livre est une merveilleuse leçon de vie et de tolérance, empreint de nostalgie et criant de vérité. On en ressort bouleversé.

Ma note : 9.5 / 10
 

Je voulais que tu comprennes quelque chose, que tu voies ce qu'est le vrai courage, au lieu de t'imaginer que c'est un homme avec un fusil à la main. Le courage, c'est de savoir que tu pars battu, mais d'agir quand même sans s'arrêter. Tu gagnes rarement, mais ça peut arriver.

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